Semaine mondiale de l'eau : La prise de conscience pour une meilleure approcheLa Semaine mondiale de l'eau, qui s'est achevée vendredi à Stockholm, a mis
l'accent sur le problème d'assainissement que traverse encore une grande
partie de la planète. « Pour les experts présents, seule la prise de
conscience de la situation par les politiques, mais aussi par la population
globale, peut apporter des solutions efficaces », commente Manfred Matz,
directeur de projets du Stockholm water Institute (SIWI), organisateur de
l'événement.
Selon l'Onu, 2,6 milliards de personnes ne bénéficient pas d'installations
suffisantes pour assainir l'eau. « Ce sont autant d'enfants, de femmes et
d'hommes
qui n'ont à leur portée que de l'eau souillée, vecteur de maladies, commente
Manfred Matz. Trente ans après les premières conférences, l'assainissement
est toujours un problème grave ». Forts de constat, les 2500 experts
présents à la Semaine mondiale de l'eau, qui s'est achevée vendredi à
Stockholm en Suède, lance un appel vibrant aux politiques comme et à la
population : la solution ne peut passer que par une prise de conscience
générale.
« L'assainissement de l'eau a été longtemps négligé. Le thème de la World
water week in Stockholm, « Progrès et perspectives sur l'eau, pour un monde
propre et sain », a été choisi pour renforcer le travail de l'ONU qui a
déclaré 2008 année mondiale de l'assainissement », ajoute le directeur de
projet du Stockholm water institute (SIWI), Institut qui organise depuis 17
ans la Semaine mondiale. « Pour avancer, Il faut avant tout dissocier
l'assainissement
de l'approvisionnement : il ne s'agit pas tant d'un problème
d'investissement
que d'un problème d'approche et de formation de la population ».
5 $ pour une année de vie supplémentaire
« Une étude du Water supply and sanitation collaborative council (WSSCC),
Conseil de Concertation pour l'Approvisionnement en Eau et l'Assainissement,
démontre qu'avec seulement 5 $ de formation, on pourrait offrir une année de
vie supplémentaire », ajoute Manfred Matz. Les diarrhées, souvent dues à
l'insalubrité
de l'eau, sont, par exemple, l'une des causes principales de mortalité des
enfants de moins de cinq ans dans les pays pauvres, selon une étude de
l'Unicef.
« Il faut faire passer des messages simples mais importants pour la santé,
comme se laver les mains avec du savon après être aller aux toilettes ».
« L'empreinte » de l'eau
La Semaine de l'eau a également été marquée par la remise, jeudi, du «
Stockholm water prize » au Professeur britannique John Anthony Allan, du
King's College de Londres. Le chercheur a développé le concept « d'eau
virtuelle », ou plus exactement d'empreinte de l'eau liée à la consommation
humaine : chaque objet nécessite pour être produit, emballer ou encore
transporter, l'utilisation globale d'une certaine quantité du précieux
liquide. « C'est une approche très intéressante qui permet de mieux
appréhender la consommation réelle », commente Manfred Matz. « On découvre
ainsi qu'il faut . 140 litres d'eau pour une seule tasse de café. Ou encore
qu'un non végétarien consomme 5 m3/jour contre 2,5 m3 pour un végétarien (la
production de viande étant utilisatrice d'eau), un habitant des pays du Nord
1500 à 2500 m3/an ou un chinois 700 m3/an ».
Il est même possible de calculer sa propre « empreinte » sur le site http://www.waterfootprint.org.
25 août 2008, Patrick Cros
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