Relèvement des seuils "Installations Classées"

Relèvement des seuils « Installations classées » pour les porcs et les volailles

La volonté d’accélérer la concentration pour satisfaire les diktats de l’agroalimentaire (Confédération paysanne) [ 22/08/2005 20:13 ]

La Confédération paysanne dénonce vigoureusement le décret «
Installations classées », publié le 13 août dernier, qui relève les seuils
des élevages soumis à autorisation préfectorale : de 20 000 à 30000 places pour les volailles et de 200 à 400 places pour les veaux. Avec ces
relèvements, la majorité des poulaillers industriels pourront être créés
moyennant une simple déclaration, sans enquête publique, c’est-à-dire sans étude d’impact sur l’environnement, sans examen approfondi des problèmes d’épandage induits. La Confédération paysanne craint qu’un relèvement analogue suive pour les installations porcines, dont le seuil est
actuellement de 450 places.

Ce nouveau cadeau au lobby productiviste est une insulte au monde paysan, aux consommateurs et aux citoyens.

Alors que l’état de la ressource en eau (rivières et nappes phréatiques)
continue de se dégrader en France et tout particulièrement en Bretagne, et que la loi sur l’eau (dont l’objectif fixé par l’Union européenne est un bon état écologique des cours d’eaux avant 2015) est vidée de son contenu sous la pression du lobby productiviste, il est inadmissible que l’Etat et ceux qui le gouvernent se privent une fois de plus de moyens d’actions en faveur du bien public. Par leur silence ou par leurs décisions en contradiction avec leurs déclarations (cf le débat « maïs, irrigation et ressource en eau ») ils poursuivent la déréglementation et la dérégulation sous toutes ses formes.

La concentration des élevages dans des unités de plus en plus grandes est
une des causes majeures des crises à répétition qui affectent les
productions de viande « hors-sol », porcs volailles. Les gros « éleveurs »
qui ont investi des sommes colossales se placent dans l’obligation de
produire toujours plus pour amortir leurs installations. Ainsi la
concentration à outrance engendre la surproduction et la chute des cours,
accentue la pollution, fragilise l’état sanitaire des cheptels, donne une
triste image de l’élevage de nos animaux domestiques, et élimine massivement des emplois paysans.

Cette politique nous mène droit dans le mur.

Ce n’est pas de concentration et de restructuration dont les paysans ont
besoin aujourd’hui, mais au contraire de pouvoir désintensifier, de mieux
répartir les productions entre agriculteurs et sur l’ensemble du territoire,
grâce à des réglementations simples et justes qui incitent l’ensemble de la
profession à des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Source - Communiqué de la Confédération paysanne du 22/08/05

http://www.agrisalon.com/06-actu/article-15459.php