Aussi couru que les lunettes dernier cri, le toutou miniature
jeudi 25 aout 2005, 10h21
NEW YORK (AFP) - "C'est comme un objet à la mode qu'on emmène partout", dit Susanna Chan, New-Yorkaise de 33 ans, attendrie à l'évocation de son minuscule loulou de Poméranie.
Chihuahuas, yorkshires, bichons maltais... le petit chien, déjà très prisé
dans cette grande ville aux appartements à surface limitée, semble être
l'accessoire de la saison, particulièrement recherché dans sa version la
plus mini.
"Tout le monde veut avoir un petit chien sous le bras", constate Nicole
Rosenthal, chargée de vente chez "American Kennels", un des plus anciens magasins de chiens de Manhattan. "Tout ça à cause des célébrités, comme Paris Hilton !"
Sur le mur, des photos de clients célèbres. Les soeurs championnes de tennis Venus et Serena Williams, soulevant une coupe en argent occupée par leurs minuscules yorkshires. Brooke Shields avec une petite boule de poils blancs.
Dans les magazines, Britney Spears ou Scarlett Johansson s'affichent avec
leur chihuahua, qui vient d'entrer dans le top 10 des races les plus
populaires du pays selon le Club américain du chien (AKC).
Nombre de chenils s'efforcent même de produire des miniatures, en croisant des parents aussi mini que possible. C'est la taille "teacup", la taille "tasse de thé".
"Quand je l'ai eu, il tenait dans ma paume!", se souvient Susanna, à propos de Bibi, deux ans et deux kilos aujourd'hui.
Pour elle, la mode vient de "l'envie des gens de prendre soin de quelque
chose. Les petits chiens, c'est parfait. Vous jouez, et quand vous en avez
assez, vous le remettez dans votre sac".
"Je le vois plus comme un jouet", admet la jeune femme. "Un chien normal, vous devez le promener. Je travaille beaucoup, je ne veux pas avoir à sortir un chien tous les soirs. Mais un petit chien, il est content à la maison... C'est comme un accessoire branché, que vous portez".
La jeune analyste financière emmène son compagnon partout. Au restaurant, dans les grands magasins, parfois même au bureau ou au cinéma.
"Il reste dans son sac, il n'aboie pas, c'est pratique... Les gens
l'appellent +petit prince+ parce qu'il est très beau".
Coût de la merveille: 1.800 dollars.
Selon Nicole Rosenthal, les prix vont de 500 à 5.000 dollars. Et pour
certains clients, plus l'animal est riquiqui, plus il est prisé.
Selon le New York Magazine, Paris Hilton vient de céder son célèbre
chihuahua Tinkerbell à sa mère. Paris "les aime très petits, Tinkerbell
était devenu trop gros," a indiqué une connaissance de l'héritière à
l'hebdomadaire.
En mai, une New-Yorkaise a même obtenu en justice 1.000 dollars de
dédommagement de son vendeur, après avoir vu son maltais de deux kilos en prendre un supplémentaire. "On ne peut prédire absolument" le poids final, plaide Nicole Rosenthal.
"Je ne vois pas en quoi les miniatures sont de meilleurs compagnons" que les petits chiens de taille normale, objecte Lisa Peterson, porte-parole de
l'AKC, institution qui veille au respect des pedigrees et ne reconnaît pas
la taille "teacup".
"Ces chiens sont si petits qu'ils sont très fragiles. Quand un animal est
censé faire trois kilos et que vous voulez qu'il en fasse un, où mettez-vous
les organes ? Et quand il y a blessure, ils sont plus difficiles à soigner,
le vétérinaire peut avoir du mal à trouver des médicaments peu dosés".
Le micro-chien a aussi son coût en accessoires. Le porter dans son propre
sac n'est pas recommandé, il ne peut pas respirer.
Alors "American Kennels" et les autres ont tout un rayon spécial taille
XXXS, avec des sacs à chien similaires à des sacs à main, des colliers aussi petits que des bracelets de femme, des laisses incrustées de strass
Swarowski.
Susanna estime dépenser "juste assez. Bibi a trois sacs, pour l'été, l'hiver
et les occasions. Et 5 ou 6 habits". Mais pas de barrettes, "parce que c'est
un garçon".
http://fr.news.yahoo.com/050825/202/4jxrc.html