Grippe aviaire en France - Une entreprise prête à tuer les volailles
[ 11/10/2005 17:57 ]
Seule société autorisée à éliminer les volailles en cas de grippe aviaire en France, le groupe GT, près de Bordeaux, est en alerte et peut tuer, en les gazant ou en les électrocutant, quelque 500.000 volatiles en 196 heures, soit un peu plus de huit jours.
Cette entreprise familiale de 1.100 employés installée à Bassens,
sur les quais de la Garonne, a récemment remporté un appel d'offres
lancé en juillet 2004 par le gouvernement concernant l'"euthanasie des
volailles en élevage en état de crise".
"Nous sommes opérationnels depuis juin. On a testé le dispositif en
juin sans abattage, puis en septembre avec abattage. Nous avons abattu
10.000 poules pondeuses atteintes de salmonelle en Bretagne", a
indiqué à l'AFP Eric Sarrat, président du groupe GT (ex-Générale de
Traction), spécialisé dans le transport.
"Il y a 187 millions de poulets en France. On est capable d'en tuer 40
tonnes, soit 40.000 en 52 heures, 200 tonnes (200.000) en 124 heures
et 500 tonnes (500.000) en 196 heures", a ajouté le responsable de
cette société, déjà présente dans le ramassage de volailles en
Bretagne et région Centre.
Pour la France, premier producteur de volailles de l'UE et le
troisième exportateur mondial derrière le Brésil et les Etats-Unis,
les enjeux sont énormes et la menace réelle, la grippe aviaire étant
aux portes de l'Union européenne, en Turquie et en Roumanie.
Pour éliminer les volatiles en cas de grippe aviaire, la société
girondine a développé deux techniques distinctes, le gazage et la
chaîne d'électrification. Ces méthodes ont été achetées à un
spécialiste néerlandais de l'abattage de volailles, Ruud Larmann,
devenu consultant du groupe.
Sept unités mobiles peuvent intervenir dans la France entière pour
gazer les volailles dans des bacs remplis de gaz carbonique.
La seconde technique est plus particulièrement destinée aux canards,
car ceux-ci peuvent vivre en apnée pendant plusieurs minutes, ce qui
complique les opérations de gazage. Les palmipèdes seront donc
attachés par les pieds à une chaîne d'électrification et électrocutés,
deux par deux.
Les deux chaînes d'électrification, facilement transportables par
camions, sont basées à Bordeaux car "la probabilité d'intervention en
élevage à l'air libre dans les Landes, le Gers et en Vendée, est plus
forte qu'ailleurs", a expliqué le président du groupe GT.
En régions Bretagne et Centre, les élevages de volailles sont en
majorité fermées et donc moins exposées à une éventuelle épidémie de
grippe aviaire, selon lui.
Dans les deux cas, la mort intervient, selon lui, "sans souffrance",
une des conditions posées par l'appel d'offres.
L'entreprise a investi 405.000 euros dans ce nouveau matériel. Le
contrat avec le gouvernement est d'une durée de trois ans. "On a un
forfait de base pour avoir un dispositif de veille permanente. Le ministère (de l'Agriculture) nous envoie un fax d'alerte et on part", souligne M. Sarrat.
S'il n'y a pas d'épidémie en France, et donc pas d'intervention, "nous
n'aurons ni déficit, ni bénéfice" au terme du premier contrat de trois
ans, souligne le responsable.
Victor Yzerd, 27 ans, chef de projet logistique, a participé à l'opération d'abattage de septembre, une première pour lui. "Ce n'est pas excitant d'avoir à euthanasier des animaux. Mais on raisonne dans le cadre de la santé publique. On n'a pas le choix. Il faut quelqu'un pour le faire et on le fait".
(c) 2005 AFP.
http://www.agrisalon.com/06-actu/article-15708.php