Pour la première fois en France, une proposition de loi visant à punir, sans exception, les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés, ou tenus en captivité a été proposée à la cosignature des sénateurs du groupe PS, ce 5 mai 2011, par Roland Povinelli, sénateur-maire d’Allauch (Bouches-du-Rhône).
« Épargner aux animaux toute douleur ou souffrance inutile est un objectif affiché par l’Union européenne et la science démontre que les taureaux ou les coqs ressentent la douleur et le stress de la même manière que les humains ! » fait valoir Roland Povinelli. Le sénateur s’attarde aussi longuement sur la notion de tradition qui a fondé une anomalie juridique et perpétue un archaïsme. « Les traditions changent, et certaines pratiques considérées comme acceptables il y a quelques années seulement, sont actuellement illégales ou considérées comme éthiquement inacceptables ! » martèle-t-il.
Enfin, à ses yeux, il est erroné de présenter la corrida comme moteur économique pour les régions concernées puisque « 90 % des personnes qui viennent faire la fête dans les rues n’assistent pas aux corridas ».
De son côté, Claire Starozinski, fondatrice de l’Alliance Anticorrida précise : « l’alinéa 7 de l’article 521-1 du code pénal, qui tolère les corridas dans une soixantaine de villes du sud de la France, est l’aveu explicite qu’il s’agit là d’un acte de cruauté sur un animal. Aujourd’hui, il faut en finir avec cette exception, respecter la volonté initiale du législateur et abolir la corrida ! »
La proposition de loi en cours d’enregistrement, consiste en un article unique : « Le septième alinéa de l’article 521-1 du code pénal est supprimé. »
Ce nouveau texte répond à une double préoccupation : lutter contre toute souffrance animale inutile et transmettre aux générations futures des valeurs exemptes de cruauté. Il vient renforcer la proposition de loi déposée le 15 décembre 2009 à l’Assemblée nationale, par les deux députées Geneviève Gaillard (PS) et Muriel Marland-Militello (UMP), augmentant ainsi les chances des opposants aux spectacles barbares d’obtenir leur abolition par une mobilisation parlementaire encore plus large.
Source : Alliance Anticorrida