Au moment où des millions d'écoliers reprennent le chemin de l'école, rencontre avec Antonella Verdiani, auteur de "Ces écoles qui rendent nos enfants heureux", un livre qui sort fin septembre. Docteur en sciences de l'éducation, Antonella Verdiani a travaillé durant plus de dix-huit ans à l'UNESCO, où elle était responsable des questions d'éducation.
FemininBio : Votre histoire personnelle a-t-elle été déterminante dans votre choix de vous consacrer au formes d'éducations alternatives ?
Antonella Verdiani : C'est toujours une histoire personnelle, dans tous les domaines. En ce qui concerne l'éducation bien-sûr, il y a une dimension de l'être et donc j'aurais aussi bien pu devenir psychothérapeute ou psychanalyste ! Ma formation d'origine c'est l'architecture, et grâce à un programme d'éducation de l'Unesco et à un travail de développement personnel, je suis arrivée à l'éducation.
FB : Vous avez trois enfants, ce qui a dû aussi influer sur vos choix ?
AV : Oui en effet. Le premier a été dans une école publique du cursus italien. Le deuxième a été dans une école privée sous contrat en France. La troisième est dans une école alternative en Angleterre. J'ai donc une expérience en tant que parent. J'étais déterminée de ne pas mettre mes enfants dans le système scolaire public français, bien que je sois partisane de l'éducation publique. Ce n'étais pas un choix élitiste. Je me suis rendue compte que les enfants souffraient dans le système public et je ne voulais pas que mes enfants souffrent.
FB : Quelles sont vos critiques à l'encontre du système éducatif traditionnel ?
AV : Je ne voudrais pas être trop pessimiste car il y a une ouverture en cours. J'espère qu'elle interviendra sur la pédagogie. La première critique c'est que tout est axé sur une vision assez traditionnelle et vielle de l'enseignement. C'est l'enseignant qui connaît tout et l'élève rien. Il pose des questions aux enfants dont il sait déjà les réponses. Le programme est prédéterminé et les élèves doivent s'y adapter. Il n'y a aucune partie de liberté, ni de créativité. Il y a aussi la discipline : les enfants doivent bien se tenir, se retenir. Dans ce type de programme l'élève n'a pas le droit de découvrir quelque chose. Il ne se prend pas en charge, il se responsabilise très peu, il doit obéir… alors que dans les autres pédagogies il a plus de liberté et la possibilité de co-construire avec l'enseignant.
FB : Il y a aussi une notion de compétition dans l'enseignement traditionnel ?
AV : Oui, le système est basé sur la compétition et non sur la coopération. Ce qui donne de bons petits soldats. Il y a aussi une question de rythme qui est prédéterminé. S'il y a des élèves qui n'arrivent pas à suivre ce rythme imposé, c'est tant pis pour eux. C'est donc une école qui exclut et qui marginalise.
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