Voila le récit de Sandrine Pineiro et Patrick Sacco, qui sont allés visiter le refuge de Carmena en Roumanie, que nous tentons de soutenir avec notre association.Récit poignant, d'une femme qui se bat dans des conditions limites, s'oubliant pour que les animaux vivent...
Nous lançons un appel = AIDEZ CARMENA EN ROUMANIE.....
Envoyez vos dons à l'adresse indiquée sur le site MERCI POUR EUX.
http://afspa.free.fr/
RETOUR EN ROUMANIE - JUILLET 2005
Patrick Sacco, Christian et moi avons quitté la France le mercredi 20 juillet 2005 et sommes arrivés à Belgrade 24 heures plus tard.
Le samedi 23 juillet 2005, nous quittions Belgrade pour nous rendre à Tirgu Jiu retrouver Carmena et Patricia que nous avions rencontré pour la 1ère fois en juillet 2004 et avec lesquelles nous sommes restés en contact tout au long de l’année.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que cette année nous sommes partis vers la Roumanie, qui nous a accueilli avec son soleil de plomb et des températures caniculaires pour les français ; cette fois-ci les hordes de moustiques nous ont attaqués dès les Carpates. Peut-être est- ce la façon qu’a Dracula de nous souhaiter la bienvenue !
Nous arrivons au refuge de PRO ANIMALS où 350 chiens nous accueillent, ceux de l’année passée et des nouveaux ; car en Roumanie il y a très peu d’adoption mais énormément d’abandons. Tout de suite nos regards se tournent vers un chien noir qui se frotte le crane contre la grille de l’entrée de gauche à droite et de droite à gauche puis qui tourne en petits cercles stéréotypés.
Petite gueule d’ange ayant subi l’être soit disant humain dont tu as pu goûter la noirceur de l’âme, toi qui as été battu à mort et torturé, aujourd’hui encore persistent les séquelles au plus profond de ta chair miroir de ce que vaut l’humanité ; ce texte t’es dédié ainsi qu’à tous tes compagnons d’infortune. Etre soit disant humain, qui brille par tant de cruautés, de conneries, de lâcheté, à mes yeux tu n’as aucune crédibilité ! Ce silence assourdissant de la masse soit disant humaine me révulse au plus haut point. Il existe quand même des gens formidables pour les animaux comme Carmena et Patricia qui vivent dans des conditions plus que spartiates et qui ont voué leur vie aux animaux. Elles se privent souvent de manger pour pouvoir soigner et nourrir les chiens du refuge, les chiens errants et les animaux chez elles. Cette année dans leur petite maison avec jardin, cohabitent 28 chiens + 3 chats + 4 lapins !
Nous voici au contact des chiens si extravertis dans leur affection malgré les mauvais traitements, la cruauté, l’irresponsabilité des humains. Encore une fois, je reçois en pleine face une bonne leçon de vie. Y a pas à dire, les animaux nous donnent des leçons dont on devrait s’inspirer. La plupart d’entre eux n’ont aucune rancœur vis à vis des humains malgré ce qu’ils ont subi.
Le soir, nous sommes hébergés chez Carmena où des nouveaux chiens nous accueillent plein de joie dont MARC, handicapé des pattes arrières, qui se déplace avec ses petites roulettes, super fier de nous montrer sa vitesse, et même une fois à l’intérieur, les roulettes rangées, ce petit chenapan nous la joue p’tit chèfaillon ! Là encore les idées reçues en prennent un sacré coup. On pourrait se lamenter sur son sort, se dire qu’il vaudrait mieux l’euthanasier, ce n’est pas une vie pour un chien ! Et pourtant ce petit chien a une envie de vivre, il est heureux de vivre ; ça se lit dans ses yeux, ça se voit dans son comportement, en lui transpire la vie !
Le lendemain, nous retournons tous au refuge. Dans un espèce de bâtiment, près du refuge, se trouvent beaucoup de chiots qui ont pris pour mère adoptive une petite chienne maltraitée et abandonnée + 2 autres chiens adultes avec des pattes écrasées par des voitures. L’année précédente, dans ce bâtiment il y avait un chien avec une balle dans une patte ; c’était un samedi, il fallait attendre le lundi matin pour que le vétérinaire, se trouvant a plus de 200 km, vienne car il ne travaille pas le week end ! Les vétérinaires de la région ne savent même pas stériliser alors opérer des blessures par balles et autres !!! Les urgences pour les animaux là-bas n’existent pas. C’est désarmant. Voilà à quoi est confrontée Carmena 7 jours sur 7, 365 jours par an. Evidemment les vacances n’existent pas pour elle.
L’après-midi était déjà bien entamée, il nous faut penser au retour à Belgrade car notre refuge Oaza a besoin de nous. Mais nous n’avons pas réellement envie de partir. Devant toute la tristesse de Carmena, nous restons et continuons de discuter de ses besoins et de la condition animale en Roumanie. Pour qu’elles oublient pour un temps leur quotidien et l’énorme masse de problèmes, nous voulons et insistons pour les inviter à dîner à l’extérieur. Mais elles refusent, car elles ne peuvent quitter tous les animaux de la maison !
Sur la route qui nous ramène à la maison de Carmena, nous nous arrêtons souvent car les chiens errants connaissent sa voiture et elle a toujours de la nourriture pour eux dans le coffre, même si elle n’en a pas pour elle tous les jours ! Une fois chez Carmena, elle re sort pour nourrir les chiens de son quartier, Patrick la suit. Nous aidons Patricia pour le dîner.
Le lundi 25 juillet 2005, nous nous levons vers 5h00 du matin pour retourner à Belgrade. Mais le petit déjeuner s’éternise car Carmena ne veut pas nous laisser repartir. Patricia et Carmena sont dehors pour nourrir les chiens ; nous nous retrouvons tous les 3 seuls et Patrick nous demande : «et si j’achetais une machine à laver à Carmena ? » Bien sur nous allons faire les boutiques d’électroménager et Patrick achète la machine à laver que l’on transporte au refuge qui servira à laver les couvertures des chiens, mais aussi j’espère pour leurs vêtements ; car l’arrivée d’eau de la maison se trouve uniquement dans le jardin au bout d’un tuyau ! Cette eau très froide sert à laver les vêtements, la vaisselle, à faire sa toilette (été – automne – hiver- printemps !) Vous vous imaginez l’hiver dans la neige par –26° vous laver à l’eau froide dans le jardin ?!
Puis nous les quittons le cœur serré, car elles ont tant de besoins et tellement peu d’aide. Cet été encore les associations Respectons et Bourdon ont donné de l’argent pour 5 tonnes de nourriture. Durant l’année, la Chaume, Christian et moi avons essayé d’aider (fort modestement) financièrement, mais c’est tellement dérisoire face aux besoins de PRO ANIMALS. Le voyage de retour est pratiquement silencieux. J’enrage car ce sont toujours ceux qui n’ont rien qui en font le plus ! Si seulement, j’avais les moyens financiers pour construire le refuge dont Pro Animals a besoin, mais malheureusement c’est loin d’être le cas !
CARMENA ET PATRICIA VOUS AVEZ TOUT MON RESPECT ! Chapeau bas ; votre courage, votre ténacité et votre dénouement à la gente animale sont exemplaires.
Tenez bon, continuez les sauvetages hebdomadaires, car ce que vous faites pour les animaux est magnifique et grandiose, et les animaux vous le font savoir à leur manière tous les jours !
POUR EUX BRAVO,
Sandrine