L'UE cofinancera les aides au secteur avicole
LUXEMBOURG Les ministres européens de l'Agriculture ont adopté hier un
nouveau mécanisme qui permettra au budget communautaire de cofinancer, à
hauteur de 50%, les aides nationales accordées aux éleveurs de volaille,
frappés par la grippe aviaire. Jusqu'à présent, les éleveurs ne pouvaient
bénéficier des aides européennes que dans le cas où leurs poulets étaient
décimés par l'épizootie. Or, la crise actuelle est caractérisée davantage
par une baisse de la consommation que par l'apparition de foyers de grippe
dans les élevages. Pour aider malgré tout le secteur avicole. la Commission
européenne a proposé d'examiner, au cas par cas, les plans nationaux de
soutien, et de les cofinancer. Les Vingt-cinq ont approuvé cette idée hier,
même si certains auraient souhaité une aide de l'UE supérieure à 50%.
Certains pays, comme la France, avaient également demandé que le nouveau
mécanisme s'applique rétroactivement aux aides déjà déboursées. La
commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boël, a laissé la porte ouverte
à de tels paiements rétroactifs, qui seront aussi examinés au cas par cas.
La ministre fédérale belge de l'agriculture, Sabine Laruelle, a salué la
décision prise par les Vingt-cinq, en notant son caractère permanent. «Si
une nouvelle crise frappe le secteur de la volaille, on pourra recourir à ce
système», a-t-elle dit. La Belgique n'a pour l'instant pas prévu de remettre
un dossier de cofinancement à la Commission européenne, a-t-on précisé au
cabinet de Mme Laruelle, en rappelant que la compétence agricole est
essentiellement régionale. «Il faudra voir du côté de M. Leterme et de M.
Lutgen (les ministres flamand et wallon de l'Agriculture, NDLR) s'ils
prévoient quelque chose», a-t-on indiqué. Au niveau belge, des mesures
fiscales et sociales ont été prises pour soulager un peu les éleveurs.
«Budgétairement neutres», ces mesures ne pourront pas bénéficier d'un
cofinancement européen, a-t-on indiqué au cabinet de Mme Laruelle.
METRO 26/04/2006