Lu sur un site anti-corrida...
Incroyable, les pro-corridas commencent à penser mise à mort sans douleur. C'est la mode en ce moment, viande sans douleur, foie gras sans douleur. tout devient éthique... et le carnage continue
La Puntilla serait-elle l'un de nos talons d'Achille?
14/09/06 à 15h02 El Colemonte
"En réalité, il n'y a ni lutte ni duel entre l'homme et la bête, mais la formation d'un couple isolé par le silence d'une double hypnose, unifié par la mise en oeuvre d'un sacrement ancestral sur lequel aucune règle n'a plus de prise" Cette phrase de Jean Cocteau retrouvée au hasard de mes lectures nocturnes me donne l'envie de revenir sur le débat essentiel qui oppose depuis l'origine les tenants du combat à ceux plus tolérants de l'Art - La question essentielle est bien de savoir s'il s'agit d'un Art ou d'un Combat ... Avant d'essayer de donner notre point de vue sur la question, on peut affirmer qu'il s'agit d'un spectacle la définition du mot étant sans équivoque "Ce qui se présente au regard, à l'attention, et qui est capable d'éveiller un sentiment".
La première des hypothèques étant levée, il s'agit maintenant de définir quelle est la nature de ce spectacle ....
- Est-il un combat égal entre un homme et une bête sauvage dans lequel l'animal doit montrer une violence extrême et l'homme finir par le tuer, comme il peut, en montrant par là même un courage surhumain vecteur d'émotion primaire (celle créee par le danger)?
- Ou un rite par lequel un homme s'oppose à une bête sauvage en utilisant toute son intelligence pour dompter les forces de la nature en essayant de rendre esthétique tous les gestes inhérents à son "travail", créant par la même une double émotion artistique d'abord et semblable au cas précédant quand il s'approche au plus près du toro ?
Si les orthodoxes sont indispensables à la Corrida pour éviter toute dérive qui conduirait vers un ersatz finissant inexorablement dans les placards de l’oubli, ils n’ont pas la possibilité d’imposer une vision simpliste qui aurait déjà eut raison de cette tradition d’origine espagnole.
Qu’on le veuille ou non, s’il s’agissait d’un simple combat, il y a des lustres que la Corrida serait tombée en désuétude. Si certaines places spécialisées font encore recette en attirant, le ban et l’arrière ban de l’aficion torista et quelques snobinards en mal de reconnaissance qui finissent par lâcher prise au vu de l’hermétisme des spectacles proposés, le plupart de celles-ci viennent petit à petit vers des spectacles plus artistiques pour éviter un jour ou l’autre de se retrouver sans clientèle ce qui prouve bien que l’intégrisme a ses limites quand il s’agit de gros sous …
Au début des années 20 (il y a bientôt un siècle) se posa le problème de la protection du cheval, les mœurs évoluant y compris chez les spectateurs de corridas, il devenait intolérable de voir les taureaux éventrer allègrement les chevaux dont on recouvrait pudiquement les dépouilles d’une bâche couleur sable en attendant la fin de la faena. A cette époque les plus farouches toristas s’élevèrent avec violence contre l’apparition du caparaçon qui incontestablement sauva à l’époque la tauromachie (personne ne le conteste aujourd’hui) en réduisant, il est vrai, le tercio de pique à un simple châtiment et non pas comme on l’entend trop souvent à un instrument de mesure fiable de la « Bravoure » du toro.
Quitte à passer pour un hérétique, je crois que maintenant le moment est venu de s’intéresser aux problèmes de la mort du toro, regardez bien sur quoi les anti-corrida nous attaquent … La pique, les banderilles mais surtout et avant tout la Puntilla voire le descabello. Personnellement je tolère de moins en moins les interventions de puntilleros peureux et incapables qui relèvent plus souvent le toro qu’ils ne le tuent. Je suis donc pour la création d’urgence d’un corps de « puntilleros professionnels » munis d’instruments modernes et sophistiqués permettant d’abréger à coup sûr les souffrances de l’animal, certains y pensent mais peu sont ceux qui osent en parler craignant de s’attirer les foudres d’un monde archaïque de soit disant professionnels qui en réalité pensent plus au sueldo qu’à l’amélioration du spectacle, à ce propos, je mets au défi quiconque de me prouver que cette amélioration aurait un effet néfaste sur le déroulement du spectacle. http://www.echoducallejon.com/article.php?id=3142