L’obésité progresse moins vite qu’avant en France
Pour la première fois en 10 ans, une enquête sur l’obésité en France montre un premier ralentissement de la prise de poids. Selon l’étude Inserm-ObEpi-Roche, les Français grossissent certes, mais moins vite qu’auparavant.. « C’est encourageant, souligne Marie-Aline Charles, épidémiologiste à l’Inserm. Les Français commencent peut-être à être réceptifs à tous les messages de prévention, mais il ne faut surtout pas relâcher la vigilance ». « Pour la première fois en 9 ans, la fréquence du surpoids, c’est-à-dire des gens ayant un embonpoint tel qu’on le définit au moyen de ‘l’indice de masse corporelle’ reste stable », ajoute Arnaud Basdevant (Paris VI, Inserm), un des deux auteurs de l’enquête. En réalité, ce sont essentiellement les populations les plus privilégiées qui s’en sortent le mieux. Ce constat se retrouve géographiquement avec une plus grande proportion d’obèses dans le Nord (18,1 %), suivi par l’Est (14,1 %) et le Bassin parisien (13,4 %). Et ce sont les femmes les plus touchées : l’augmentation de l’obésité entre 1997 et 2006 atteint +64 % chez la femme et +40 % chez l’homme. Les seniors aussi sont vulnérables : 16,5 % d’obèses parmi les 65 ans et plus, contre 12,4 % dans la population totale. En 9 ans, la population a grossi en moyenne de 2,1 kg et grandit de 0,4 cm, et son ventre s’est arrondi de 3,4 cm en moyenne.
AFP, Aujourd’hui en France, La Croix, Les Echos, 19/09
La maigreur ne doit plus être un modèle non plus…
A l’image de ses voisins européens espagnol et britannique, qui appellent à boycotter les mannequins les plus objectivement maigres, la France, dans le cadre du Programme national nutrition santé, cherche également à provoquer une prise de conscience sur le sujet. Ainsi, un groupe de travail s’est vu confier la mission d’établir une charte avec les publicitaires « pour le recours à des mannequins de corpulence ne promouvant plus la maigreur » et de lutter contre la prolifération des régimes minceur abusifs. Selon le ministère de la Santé, entre 1 et 2 % des filles de 12 à 18 ans souffriraient d’anorexie, mais selon d’autres recherches, ce sont 10 % des jeunes filles issues de classes sociales élevées qui présenteraient à l’adolescence un épisode modéré de trouble alimentaire (anorexie ou boulimie).. « Puisque les créateurs de mode sont incapables d’autocensure, il est bon que la société leur pose des limites », se réjouit Philippe Jammet, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.
Le Figaro, 19/09