Le tourisme

Bien que l'activité touristique soit encore loin de s'être développée au maximum de son potentiel, le taux de croissance se ralentit à présent, les touristes tant sensibles aux variations des principaux indicateurs macro économiques tels que le revenu, les prix et le taux de change. Pour autant, l'industrie touristique occupe une très grande place dans l'économie européenne: elle est créatrice d'emplois (7, 4 millions) et de revenus (5, 5% du PIB). Tous les indicateurs montrent que l'activité touristique s'est accrue et cette tendance se poursuit aujourd'hui.

Si le tourisme apparaît comme un élément essentiel de l'économie de la grande périphérie de la Communauté, il n'en est pas moins que cette activité reste imparfaitement cernée; la dimension régionale du fait touristique est encore très mal connue, l'appareil statistique étant déficient en cette matière: les flux intérieurs sont mal pris en compte, les nuitées en dehors de l'hébergement hôtelier ou parahôtelier sont largement sous estimées, les définitions utilisées diffèrent d'état à état, voire entre régions.

Toutefois, un inventaire exhaustif des capacités d'accueil dans l'ensemble des moyens d'hébergement et des taux d'occupation observés dans le secteur hôtelier de certains pays confirme le caractère essentiellement côtier méditerranéen du tourisme dans la Communauté et son importance pour la grande périphérie. Les contingents les plus importants s'observent sur la façade occidentale de l'Espagne et dans les Baléares, dans le sud des régions Languedoc Roussillon et Provence Côte d'Azur, en Ligurie et dans les pays de la communauté. Les nuitées passées par les touristes ont augmenté de 13. 8%, soit une augmentation de 8o% pour les touristes résidant dans le pays visité et 27. 6% pour les non résidents.



1/ Droit concernant la protection des sites

2/ Les eaux de baignades

3/ Les Zones protégées en France

4/ Les tendances du tourisme

5/ Mers

6/ Statistiques :
Variation des arrivées de touristes aux frontières

Divers types de tourisme en France
Les arrivées aux frontières ont augmenté de plus de 30%. Les recettes occasionnées par les voyages dans la balance des paiements ont augmenté de 32% en termes réels et les dépenses de 25% en terme de capacités d'hébergement, une augmentation moyenne de 18% sans compter les résidences secondaires pour lesquelles l'information n'est pas disponible. dans la partie nord de la côte adriatique italienne.

Certaines parties du littoral atlantique français (Aquitaine, Bretagne, Normandie) et la côte belge apparaissent aussi comme des destinations préférentielles. l'échelle d'analyse ne rend cependant pas suffisamment compte de la discontinuité des espaces touristiques, des inégalités spectaculaires au sein d'une même région, en particulier l'opposition entre les zones littorales et intérieures de certaines provinces espagnoles ou italiennes.



Les Eaux de Baignade

La qualité des eaux de baignade en mer surveillées s'est nettement améliorée, grâce aux efforts d'épuration réalisés dans les communes littorales et sur les cours d'eau. Les sites peu fréquentés ou interdits pour cause d'insalubrité ou d'insécurité ne sont pas pris en compte. Le nombre de baignades surveillées présente de fortes fluctuations selon les années.

Si les concentrations en métaux lourds et pesticides des eaux littorales sont généralement en baisse, sauf pour le zinc et le cuivre, le respect de la qualité des eaux conchylicoles pose des problèmes difficiles à résoudre dans les baies et estuaires, du fait des apports de charges polluantes par les cours d'eau.

L'expansion touristique le long des littoraux du sud de la Communauté et dans certaines régions montagnardes a entraîné, par créations ex-nihilo ou par développement des sites originels, une hypertrophie du tissu résidentiel.

Celle ci se traduit par des densités touristiques élevées et même très élevées si l'on observe les situations locales: 1400 touristes au km2 sur la Costa Brava, 4250 dans le secteur de Tarragone et 50 millions de touristes dans les Alpes chaque année. Ces chiffres sous estiment même la réalité puisqu'il faudrait pouvoir considérer la densité s'appliquant, pour les zones côtières par exemple, sur une bande littorale très étroite.

Sur le littoral méditerranéen, le nombre de touristes internationaux a doublé entre 1970 et la fin des années 80, passant de 58 à 117 millions; ce nombre s'est par exemple multiplié par cinq en Grèce; la part relative du tourisme côtier en Espagne est passée de 42% à 65% en 10 ans. En montagne la construction des pistes de ski et de toutes les infrastructures qui les accompagnent, auxquelles s'ajoutent les voies d'accès et de parking, a nécessité l'abattage de milliers d'hectares de forêts; dans les Alpes par exemple, pour 12 millions de skieurs, on dénombre environ 40 000 pistes de ski et plus de 14 000 remontées mécaniques. Or ces forêts constituaient des barrières naturelles contre les avalanches qui, de par ces aménagements, se sont multipliées.

Cette expansion touristique pose, en outre des problèmes d'aménagement, des problèmes de gestion: collecte et traitement des déchets , calibrage des réseaux de collecte des eaux usées, des moyens d'épuration, organisation de la distribution d'eau, création et agrandissement des voies d'accès aux sites. On peut constater par exemple que 25 ans ont suffi pour que s'urbanisent, le plus souvent de façon désordonnée, la majeure partie des côtes languedociennes et provençales en France, de la Costa Brava et des Baléares en Espagne, et de la Sicile, modifiant ainsi considérablement le paysage, les modes de vie et la nature même des problèmes de gestion, tout en multipliant certains risques comme les incendies de forêts.

Ainsi 200. 000 hectares de forêt méditerranéenne sont détruits chaque année suite aux incendies; 75% des systèmes dunaires du sud de la Communauté (de Gibraltar la Sicile) ont disparu depuis 1960; 526 espèces et variétés botaniques méditerranéennes sont menacées à des degrés divers en France (dont 145 au bord de l'extinction ou totalement disparues).

Du point de vue économique, il faut relativiser l'idée selon laquelle le tourisme stimule le développement des régions périphériques. Car si le tourisme peut contribuer au développement régional, il impose parfois de lourdes dépenses aux régions concernées, pour les infrastructures par exemple. Par ailleurs, dans de nombreux cas, la région d'origine des touristes tant aussi génératrice de capital, de technologies, de biens de consommation et de main d'oeuvre, le contrôle de l'activité échappe aux éléments locaux, en même temps bien souvent que celui de la protection de l'environnement.

Aux Baléares, zone réputée pour sa réussite touristique s'il en est, plus de 30% du total des dépenses de tourisme ne profite pas à l'île. Le bénéfice alors réalisé, dont une partie pourrait être utilisés à des fins d'amélioration de l'infrastructure de dépollution locale ou régionale, ou l'entretien de zones écologiquement sensibles, échappe aux collectivités locales.

Les retombées du tourisme de masse dépendent donc dans une très large mesure des caractéristiques sociales et économiques du milieu d'accueil, et dans les capacités de celui ci à préserver son capital nature.



Tendances / Tourisme

Les phénomènes évoqués semblent devoir se développer, aggravant par là même les risques pour l'environnement et les ressources naturelles. En effet, certaines évolutions, principalement liées à l'utilisation du littoral, font apparaître des préoccupations majeures. Sur le littoral méditerranéen, le récent Plan Bleu des Nations Unies prévoit globalement un accroissement de l'ordre de 70% entre 1984 et l'an 2000 tant de la fréquentation touristique que des besoins en eau potable, des déchets et des eaux usées induites; dans le même temps, l'emprise au sol de l'hébergement hôtelier nécessaire augmenterait de 82% environ. Aux Pays Bas, si la capacité des ports de plaisance a déjà doublé lors des 10 dernières années dans la région du Wadden See, la perspective est encore à la hausse devant le nombre grandissant de yachts. Il en va de même en Grande Bretagne où le nombre de ports de plaisance dans les estuaires devrait augmenter prochainement, 78 projets étant en cours.
Les Zones de montagne sont aussi susceptibles de connaître une extension de leur exploitation à des fins de tourisme de masse.

source : planetecologie