Les ONG dénoncent un "cadeau aux chasseurs"
Selon France Nature Environnement, la modification par le ministère de
l'Ecologie des dates de chasse est contraire à l'esprit du Grenelle.
AFP LIBERATION.FR : vendredi 30 novembre 2007
La modification des dates de chasse par le ministère de l'Ecolologie, sans
concertation avec les associations, est un "cadeau" aux chasseurs
"contraire" à l'esprit du Grenelle de l'environnement, estiment vendredi
plusieurs ONG.
Le ministère s'apprête à transmettre la semaine prochaine un arrêté au
Conseil national de la chasse et de la faune sauvage par lequel la chasse au gibier d'eau (sauf canards colvert et chipeau) serait autorisée jusqu'au 10 février, au lieu de fin janvier, et jusqu'au 20 février, au lieu du 10, pour
les oies, les bécassines et les pigeons.
"Le gouvernement répond ainsi aux demandes des chasseurs et met les
associations devant le fait accompli", estiment la fédération France Nature
Environnement (FNE), la ligue Roc, la Fondation Nicolas-Hulot et la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Les associations rappellent que ces dates reviennent à "autoriser la chasse
en période de migration pré-nuptiale, ce qui est contraire au droit et peut
avoir des conséquences fortes pour l'avenir des populations de migrateurs".
"Il y a un mois se tenaient les tables rondes finales du Grenelle (...)
Tous les interlocuteurs ont salué l'avancée que constituait l'instauration
du dialogue. Mais sur le dossier de la chasse le gouvernement décide en
tête-à-tête avec les chasseurs de revenir dix ans en arrière", déplorent-elles.
"Depuis deux ans les dates étaient stabilisées: la chasse fermait fin
janvier pour les oiseaux d'eau et courant février pour quelques espèces
d'oiseaux terrestres", explique Christophe Aubel, directeur de la Ligue
Roc, pour qui le gouvernement a répondu à "une pression énorme des chasseurs qui n'étaient pas invités au Grenelle".
"Nous de notre côté, nous avons joué le jeu en ne mettant pas la question
sur la table pendant le Grenelle puisque les chasseurs n'étaient pas
représentés", regrette Christophe Aubel. Il prévient que les associations
contesteront ces dates - si elles sont maintenues - devant le Conseil
d'Etat, comme elles l'ont fait régulièrement par le passé.
Source