Cosmétique : moins de tests toxicologiques sur les animaux
01/09/2009
Bruxelles débloque des fonds pour limiter l'expérimentation animale.
La commission européenne et l'industrie cosmétique vont débloquer chacune 25
millions d'euros afin de trouver d'autres moyens que le recours aux animaux
pour évaluer l'innocuité de produits cosmétiques. Une demande soutenue par
de nombreuses ONG.
À Rome, lundi, lors du septième congrès mondial sur les alternatives à
l'utilisation des animaux en sciences de la vie, Bruxelles et le Colipa
(association européenne de l'industrie cosmétique) ont en effet annoncé un
appel à projets destinés à la mise au point d'essais d'innocuité plus
rapides et plus économiques que les expérimentations animales. L'appel à
propositions porte sur les dispositifs de simulation d'organes et
l'utilisation de cellules cibles. Seules les propositions n'impliquant pas
d'essais sur les animaux vivants seront admissibles.
Une querelle de chiffres
La Commission et le Colipa veulent limiter les études de «toxicité
systémique à doses répétées» tout en garantissant la sécurité des produits
cosmétiques. Un long combat. «Le dernier chiffre datant de 2005 démontre
qu'environ 12 millions d'animaux étaient alors utilisés à des fins
expérimentales dans l'Union européenne chaque année, explique une
porte-parole de la Commission européenne. Notre objectif est d'en réduire le
nombre, mais nous ne savons pas encore dans quelles proportions.» Ce projet
entre dans le cadre du programme européen Reach (enregistrement évaluation,
autorisation et restriction relatifs aux substances chimiques, NDLR) qui
prévoit que le nombre d'animaux utilisés soit ramené à un très faible niveau
(non chiffré) lors de la prochaine décennie dans l'Union européenne.
L'annonce de la Commission survient au moment où la revue Nature estime que
cette baisse espérée dans de fortes proportions ne serait pas réalisable,
car trop de substances seraient à analyser.
Pour se défendre, la Commission européenne met en avant les travaux de
l'agence européenne pour les produits chimiques (ECHA). Selon elle, le
nombre de substances à analyser serait sensiblement moindre que celui avancé
par la revue scientifique : 30 000 contre 140 000.
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