Des idées simples pour changer le monde
le 08.10.10
PLANETE - Ce sont les entreprises sociales de l'année...
Transformer l'huile de friture en carburant, favoriser l'accès aux marchés
pour les entrepreneurs des quartiers, aider les malades du cancer à lutter
contre leur maladie ou inciter les jeunes à mener des actions de solidarité
près de chez eux: la promotion 2010 des entrepreneurs sociaux, révélée
jeudi, ouvre chaque jour pour que l'économie se penche sur les problèmes
sociaux et environnementaux. Récompensés par Ashoka, réseau de soutien pour
l'entrepreneuriat social, les douze lauréats de l'année ont des projets très
différents mais une conviction commune: on peut changer le monde avec des
idées extrêmement simples.
«Les Trente curieuses»
Grégory Gendre habite à Ouessant. Sur ce bord de mer touristique, les
restaurants produisent chaque jour des kilos d'huile de friture. Pour
Grégory, l'idée de lutter contre le changement climatique en récupérant
cette huile pour faire rouler des véhicules tombait sous le sens: «On est
plus dans les Trente glorieuses, mais dans les Trente curieuses», explique
le jeune entrepreneur.
Car c'est bien l'envie de faire autrement, d'explorer de nouvelles pistes,
qui réunit tous les entrepreneurs sociaux, de Tobias qui veut inciter les
villes du monde entier à adopter un jour végétarien par semaine, à Anne qui
lutte contre la mortalité infantile au Mali, ou encore Majid qui veut mettre
en relation les grandes entreprises avec les petites PME de banlieue: «On a
trouvé les points de croissance qui manquent à la France: ils sont de l'autre
côté du périphérique!».
Encore un manque de reconnaissance
Si l'entrepreneuriat social déborde d'énergie, il est encore peu connu.
Selon une enquête réalisée par OpinionWay pour Ashoka, seul un Français sur
quatre connaît l'entrepreneuriat social et 11% seulement des entrepreneurs
du secteur estiment être assez reconnus. Un problème d'incarnation selon les
enquêteurs: le créateur du micro-crédit au Bangladesh et prix Nobel de la
paix Mohammad Yunus, considéré comme le «père» de l'entrepreneuriat social,
n'est connu que de 12% des Français.
Toutefois, Arnaud Mourot, directeur général d'Ashoka en France, a surtout
peur d'un «effet de mode»: «Il faut continuer à être innovant, l'entrepreneuriat
social ne doit pas être une case», explique-t-il.
Encore beaucoup de travail à accomplir
Des succès comme Unis-cité, qui a inspiré le service civique, MozaïkRH,
agence de ressources humaines favorisant la diversité en entreprise, ou Pur
Projet, le compensateur carbone lancé par le fondateur d'Alter Eco (commerce
équitable) Tristan Lecomte, devraient permettre à l'entrepreneuriat social
de gagner en notoriété.
En attendant d'être largement reconnus, les jeunes entrepreneurs retroussent
chaque jour leurs manches pour trouver des solutions innovantes aux
problèmes pressants de nos sociétés.
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