Le décalage entre l'abattage rituel et les besoins
Le rapport, publié par Le Point, pointe le décalage entre les besoins réels en viande halal et le nombre de bêtes abattues. "Alors que la demande en viande halal ou casher devrait correspondre à environ 10% des abattages totaux, on estime que le volume d'abattage rituel atteint 40% des abattages totaux pour les bovins et près de 60% pour les ovins. Ce qui ne devrait être qu'une dérogation s'est généralisée", indique le rapport.
Des données contestées par le ministre de l'agriculture: "Ces chiffres sont faux et je les démens formellement", a réagi Bruno Le Maire. "C'est 14% du tonnage des viandes abattues en France qui sont abattues rituellement". Mais selon le vétérinaire Jean-Pierre Kiefer, cité dans Le Point, "pour minimiser le phénomène, le ministre de l'Agriculture a préféré communiquer sur le tonnage de viande plutôt que de décompter le nombre d'animaux abattus de façon rituelle."
Les professionnels de la viande expliquent ce décalage par les habitudes des consommateurs musulmans. Ces derniers sont, en effet, plus friands des pièces à mijoter et des abats que des parties basses de l'animal. Pour répondre à la demande et éviter les pertes, les professionnels du secteur ont donc augmenté la production de viande halal et redirigé les pièces peu prisées dans le circuit classique.
La souffrance des animaux
Marine Le Pen a non seulement porté plainte contre X pour "tromperie" mais également pour actes de cruauté envers des animaux domestiques". Un point soulevé dans le rapport. "L'animal encore conscient est laissé sur le sol en train de perdre son sang avec des mouvements de pédalage témoins de douleurs et d'un état de conscience", peut-on lire. Selon l'étude, l'égorgement - même s'il doit permettre une mort rapide - provoque une "douleur majeure" et "l'invasion de sang dans les poumons provoque une sensation d'étouffement". D'autant que les outils utilisés ne sont pas en bon état. "L'égorgement rituel halal peut se faire avec un couteau mal aiguisé ou inadapté d'où des mouvements aller et retour de sciage de la plaie du cou de l'animal, dont on peut penser qu'ils génèrent une forte douleur". Le conseil de l'alimentation préconise un nouveau classement des abattoirs qui prend en compte, en plus des aspects sanitaires, la souffrance de l'animale.
Les questions d'hygiène
Cette technique d'abattage peut également avoir des conséquences sanitaires. Au moment de l'égorgement, l'oesophage de l'animal est tranché et le contenu des intestins a donc plus de risques de se déverser sur la viande. Si celle-ci est souillée, elle peut véhiculer l'Escherichia coli, une bactérie provoquant des infections rénales. A ce risque s'ajoute celui provoqué par la douleur subie par l'animal. En effet, le stress ressenti par l'animal au moment d'être abattu provoque une sécrétion de toxines, rendant la viande indigeste.
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