Échec scolaire et dyslexie
« 15 % d’échec scolaire ne signifie pas 15 % de dyslexiques, s’emporte Dominique Touzin, orthophoniste à l’hôpital Bicêtre. Il faut arrêter de ‘pathologiser’ tous les enfants qui n’arrivent pas à lire ! » Cause de cette colère : Gilles de Robien vient d’annoncer l’abandon de la méthode globale de lecture dans les écoles, les orthophonistes l’ayant alerté d’« une véritable épidémie de dyslexie liée à cette méthode ». La FNO (Fédération nationale des orthophonistes) a aussitôt protesté qu’aucune étude sérieuse ne permettait de tirer ce genre de conclusion. « La dyslexie a des origines biologiques, génétiques, et est donc antérieure à toutes méthodes d’apprentissage », ajoute Jean-François Demonet, directeur de recherche à l’Inserm. Certes, 15 % des élèves entrant au collège ont des difficultés à lire, mais seuls 3 à 5 % d’entre eux peuvent être considérés comme dyslexiques.
Le Monde, 13/12