Le Kenya cherche à protéger ses éléphants et ses rhinos

Le Kenya cherche à protéger ses éléphants et ses rhinos des braconniers

--par Rodrique Ngowi--

AP | 13.01.06 | 12:02

NAIROBI (AP) -- Pour que les rhinocéros et les éléphants ne soient plus sans défense, le Kenya a décidé de faire le maximum pour protéger ses parcs nationaux des braconniers.

Les deux parcs, qui abritent les populations les plus nombreuses concernant ces deux espèces, vont recevoir un matériel performant, dans le cadre d'un programme anti-braconnage doté d'un budget d'un montant équivalant à un million d'euros. Cette enveloppe annoncée en septembre dernier devrait permettre d'améliorer les pistes pour les rendre vraiment carrossables, d'acheter des véhicules et du matériel de télécommunication dont manquent cruellement aujourd'hui les gardiens des réserves. Pour compléter le tableau, ceux-ci ne sont actuellement pas assez nombreux, manquant même d'uniformes.
"Les défis sont énormes et les Kenyans ont besoin d'être aidés", dit Elizabeth Wamba, du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW, selon son acronyme anglais), organisation non-gouvernementale américaine qui finance le programme.
Est concerné en l'espèce le parc national de Tsavo, un écosystème de 21.550 kilomètres carrés, soit une superficie comparable à celle du Pays de Galles et qui représente la moitié des zones protégées du Kenya. Il est surveillé par 300 rangers.
La proie des braconniers, ce sont les défenses en ivoire, pour en faire des objets décoratifs, et les cornes de rhinocéros dont la médecine populaire asiatique fait de prétendus aphrodisiaques et dont l'efficacité relève sans doute de l'effet placebo. Les braconniers viennent souvent de Somalie, un pays livré à l'anarchie, et avec lequel le parc de Tsavo est frontalier.
"Les brigands, les chasseurs de gibier et le conflit homme-animal sauvage posent une menace sérieuse à la biodiversité au sein de l'écosystème. Pour faire face à ces menaces, les autorités ont besoin de gardes, de carburant, d'un avion et de véhicules décents pour pouvoir patrouiller effectivement et mener des opérations anti-braconnage", explique Daniel Ndonye, le président du conseil d'administration du Service de la faune du Kenya (KWS), l'agence en charge des 24 parcs nationaux du pays.
L'IFAW a financé un programme similaire d'un montant de 1,25 million de dollars américains sur les cinq dernières années pour restaurer le parc national Meru au Kenya. Car les braconniers et les bandits de grand chemin évoluaient librement dans tout le pays dans les années 1980. Ils n'avaient aucune difficulté à corrompre des gardes mal payés et mal équipés, ainsi que les administrations des parcs. Les éléphants ont payé un lourd tribut.
Tirant les conclusions de cette inefficacité criminelle, le gouvernement de Nairobi a aboli en 1989 l'ancien département chargé de la faune sauvage pour créer l'actuel KWS, une institution autonome plus rapide et plus efficace dans ses prises de décision. Grâce à ce sursaut, le braconnage a diminué. L'interdiction mondiale du commerce de l'ivoire a aussi joué un rôle positif à cet égard. AP
- Sur le Net:
Fonds international pour la protection des animaux (IFAW):
www.ifaw.org

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