NEW DELHI • Quand les singes font la loi
A New Delhi, ils "traînent dans les rues et même dans le métro, sautent depuis le sommet des arbres sur les grands bâtiments du gouvernement
et escaladent les grillages des entreprises et des maisons à la recherche de fenêtres ouvertes et de nourriture", rapporte Time
*.* Depuis trop longtemps, la capitale fédérale indienne est confrontée aux
incivilités et à l'insécurité causées par... des singes, les macaques rhésus
*(Macaca mulatta)* ou bandars.
"Pour enrayer ce problème urbain rare, la ville a choisi une méthode
inhabituelle : elle s'est lancée dans une sorte de course aux armements
animale", avec l'emploi de plus en plus fréquent par les entreprises et
l'administration d'un autre singe courant en Inde, l'entelle, ou langur, que
les macaques rhésus craignent. En conséquence, des spécialistes font des
rondes de surveillance des divers bâtiments avec des entelles tenus en
laisse.
La primatologue indienne Iqbal Malik considère comme une erreur
l'utilisation d'autres singes pour chasser les macaques. Non seulement parce
que cela ne va entraîner qu'un déplacement des singes indésirables et donc
des problèmes qui leur sont liés, mais aussi parce qu'elle craint à terme
une alliance entre les deux espèces de singes. D'après Malik, il y aurait
environ 5 000 singes à Delhi. Voilà sept ans, la scientifique avait lancé un
programme de contrôle de la population des singes par stérilisation, mais
l'opération n'a pas été menée jusqu'au bout.
Autre écueil à cette politique de lutte de la bête contre la bête, la
législation sur la protection des animaux en Inde interdit d'attacher les
singes. Enfin, pour tout compliquer, relève *Time,* des écologistes
contestent la décision récente de la Cour suprême qui ordonne le transfert
de 300 singes dans une forêt d'un autre Etat indien.
Source