Bonjour,
J'ai exposé cette idée sur un forum et un des commentaires m'a fait réfléchir, qu'en pensez vous ?
" Très sincèrement, je ne vois pas en quoi la revendication pourrait aboutir, et pour plusieurs raisons:
il y a de plus en plus de revendications de ce genre dans les services publics, motivées par plusieurs raisons, souvent religieuses, et on part du principe qu'on devrait donner satisfaction au nom du pluralisme.
Faut savoir qu'il n'y a aucun texte qui vient préciser les règles en la matière, mais pour ce qui concerne les cantines scolaires, elles ne sont pas tenues de proposer des menus particuliers. Par exemple, dans une affaire, une commune avait été accusée de mettre en place un système discriminatoire et portant atteinte à des libertés fondamentales parce que le repas ne comportait pas de viande le vendredi. Pour la requérante, les enfants catholiques étaient privilégiés. La requête a été rejetée et considérée comme abusive, parce que les dispositions relatives aux menus, qui ne faisaient référence à aucun interdit alimentaire, ne présentaient pas de caractère discriminatoire en fonction de la religion des enfants ou des parents (C.E., ord. 25 octobre 2002, Mme Renault, n°251161).
La HALDE a été saisie de pas mal de plaintes, notamment au sujet d'absence de substitut protéique à la viande de veau ou de boeuf. Les parents estimaient que de tels substituts étaient proposés aux enfants musulmans, mais pas hindouistes. La HALDE a constaté que le critère religieux était pris en compte dans l'élaboration des repas, et donc qu'il s'agissait d'une discrimination (Délibération n°2006-203 du 02/10/2006).
Alors, on se rend vite compte de ce que ça engendre comme problèmes: s'il est donné droit à l'un, quelle que soit sa motivation, religieuse ou non, tout autre peut invoquer un traitement discriminatoire et avancer qu'il subit une discrimination, une rupture d'égalité.
Donc, pour pallier à une prétendue discrimination, on accorde un privilège, qui génère lui même une autre exigence, ce qui conduit à son tour à des protestations, à des revendications...
Boite de Pandore.
Si on permet aux Juifs, aux Catholiques, aux Musulmans, de manger ce qu'ils exigent, il faut l'accorder aux végétariens, ou aux personnes allergiques à certains composants alimentaires.
D'ailleurs, pour la HALDE, refuser d'accueillir un enfant allergique à certains aliments constitue une discrimination (Délibération n°2006-193 du 18/09/2006, et n°2006-231 du 11/12/2006).
Alors il est clair que ce genre de solutions alourdit et perturbe le fonctionnement normal du service public. Ensuite, pour prévoir le nombre de menus, et de repas, il faut recenser les personnes, selon leur confession, croyances etc. et il me semble quand même que certains principes républicains s'opposent à ce genre de fichages ou enquêtes qui permettent d'identifier les personnes en fonction de leurs religions ou croyances. Là on serait clairement aussi en présence d'une discrimination positive."
Pas totalement idiot, non ?